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Philosophe et romancière, auteure de La dissociation paru au Seuil cet automne, Nadia Yala Kisukidi aime explorer les brèches et les imaginaires qui traversent les diasporas africaines en Europe. Inspirée par une bibliothèque philosophique et militante, elle se nourrit de l’histoire des indépendances, des expériences africaines et diasporiques pour proposer une autre histoire des luttes. Rencontre avec une intellectuelle traversée par l’imagination créatrice.
Emérite depuis le mois de février, l’anthropologue française Barbara Glowczewski a consacré sa vie de chercheuse aux Aborigènes et aux peuples autochtones. Ses deux derniers ouvrages – Réveillez les esprits de la Terre et Au bout de nos rêves – démontrent la puissance de l’imaginaire comme fondement de toute société et la communauté des luttes contre le colonialisme, l’accaparement des terres et l’extractivisme. Une parole libre et anti-capitaliste qui relie Nord et Sud face aux périls du siècle.
Dans son dernier opus, l’historien met en garde contre le « racisme environnemental » destructeur en convoquant les ruines du colonialisme historique. Rencontre avec un intellectuel alerte et sensible aux cris de la Terre.
Popularisé auprès du grand public par les films Black Panther, l’afrofuturisme irrigue en réalité depuis très longtemps musique, littérature, cinéma ou arts plastiques afro-américains, afro-descendants et africains. Et peut receler des trésors pour penser hier, aujourd’hui et demain.
Des milliers de travailleuses domestiques sans papiers sont employées en Belgique. Femmes, racisées, migrantes, pauvres, elles cumulent les oppressions en plus d’effectuer un travail pénible, sous-payé, sans protection sociale. Plusieurs d’entre elles se sont regroupées au sein de la Ligue des travailleur·ses domestiques de la CSC. Malgré les freins, leur lutte bouillonne jusqu’au Parlement.
Trente ans après les accords d’Oslo, qui devaient conduire à la coexistence pacifique d’un Etat palestinien et d’Israël, la solution à deux Etats semble perdue de vue. Alors que l’annexion des territoires palestiniens s’accélère, certaines voix ne se sont jamais éteintes pour dénoncer la violence institutionnalisée étouffant ses habitants. Celle de Muhammad Shehada, défenseur des droits humains, journaliste et écrivain et originaire de la bande de Gaza, en est une. Rencontre.
Dans le meilleur des scénarios, soit une hausse des températures de 1,5 degré d’ici 2100, l’Hindu Kush Himalaya perdra un tiers de ses glaciers. Leur rapide fonte entraîne d’ores et déjà des dégâts irréparables, laissant de nombreuses communautés démunies. Incapable d’indemniser ces dommages considérables, le Népal s’est penché sur la nécessité d’attribuer une valeur monétaire à la dégradation de l’environnement. Que vaut la neige perdue d’une montagne, les croyances holistiques liées aux écosystèmes en voie de disparition, la quiétude d’une vallée balayée par des glissements de terrain ? Autant de questions portées par de nombreux pays en développement à la COP27, qui se tiendra du 6 au 18 novembre, et qui restent pour l’heure sans réponses. Reportage.
La COP26, à Glasgow, a marqué un tournant dans les négociations climatiques internationales. L’ensemble des pays en voie de développement (le G77), ainsi que la Chine, se sont unis pour demander aux pays industrialisés d’indemniser les pertes et les dommages que provoque la crise climatique. Cette demande a été refusée. Elle sera de nouveau sur la table à la COP27, qui se déroulera en novembre à Sharm El-Sheikh (Egypte). Madeleine Diouf Sarr, présidente du groupe de négociations des « pays les moins avancés » sur le changement climatique (ou PMA dans le jargon onusien), fait le point pour Imagine.
Les Samis, dernier peuple autochtone d’Europe, vivent sous les latitudes polaires depuis la dernière période glaciaire. Pris en étau entre le dérèglement climatique et les investissements verts pour le tempérer, leurs hivers et leurs paysages se métamorphosent. Autant de changements déboussolant une culture multi-millénaire. La Laponie, dite Sápmi, est devenue un lieu où l’on expérimente la solastalgie : le mal du pays quand on est chez soi. Reportage.
Premier producteur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire fait face au double défi de la disparition des forêts et de la survie économique des producteurs. Restaurer le couvert forestier, développer des filières de qualité et soutenir les revenus des femmes constituent des priorités de plusieurs initiatives belges. Immersion au cœur du projet porté par Galler, Enabel, la Fondation Roi Baudouin et la coopérative Yeyasso.
Les sécheresses répétées dans le nord du Sénégal ont tari les sols et fait fuir la pluie. Comme ailleurs dans la bande sahélienne, une des régions les plus vulnérables au monde, l’adaptation au dérèglement climatique atteint ses limites. De village en village, les anciens racontent ce que la désertification a pris aux agriculteurs du Walo et aux éleveurs du Diéri au fil des ans, de la végétation aux animaux sauvages en passant par leurs habitudes alimentaires et leurs revenus.
Economiste, philosophe, poète, écrivain, musicien… L’auteur sénégalais Felwine Sarr nourrit de son œuvre féconde une pensée décoloniale universaliste qui jette les bases d’un monde plus harmonieux où coexisteraient une diversité de cultures « à haute fréquence » et des communautés en lien avec le vivant. Ses deux derniers ouvrages, un dialogue avec Gaël Giraud sur L’économie à venir et son roman Les lieux qu’habitent mes rêves, esquissent ou renforcent les chemins possibles d’une autre humanité.
Les mines sont le socle sur lequel repose le confort de nos vies occidentales. De nos smartphones à nos panneaux solaires, de nos voitures électriques à nos puces électroniques, leurs produits sont partout. Remise en contexte avec Judith Pigneur, docteure en génie industriel, bénévole aux Amis de la Terre France.
L’historienne Ludivine Bantigny, spécialiste des mouvements sociaux et des engagements politiques, explore les liens entre le capitalisme « ensauvagé » et la destruction de l’humanité. Une réflexion percutante qui réinterroge notre modèle néolibéral et puise dans l’histoire des modèles inspirants de transformation collective.
A l’époque des colonisations, un récit s’est imposé : l’Europe serait la patrie de l’abondance et de la réussite. Un mythe que les diasporas africaines remettent aujourd’hui en question. De quoi repenser le discours actuel sur différents aspects des migrations.
Après son arrestation en 2019 pour avoir secouru des migrants, elle a connu la notoriété. Mais hormis cet épisode, peu connaissent le parcours de l’activiste Carola Rackete, navigatrice devenue experte en gestion de la conservation de la nature. Entre deux projets de restauration d’écosystèmes, Imagine l’a rencontrée. Elle explique pourquoi toute solution à la crise climatique doit être examinée sous l’angle de la justice sociale.
D’un côté, il y a le juriste spécialisé dans les droits humains et attaché au Bureau de l’Enquêteur correctionnel du Canada et, de l’autre, l’écrivain à l’imaginaire fertile. Tel un griot moderne, Blaise Ndala se sert de ses deux casquettes pour disséquer notre passé colonial. Dans le ventre du Congo, son troisième roman, charrie critique historique, humour et sarcasmes.
Son nom est étroitement lié à celui de son frère, Thomas Sankara, premier président du Burkina Fasso libre, rebaptisé le « Che Guevara africain » et assassiné en 1987. Mais la révolution de Blandine, elle, s’est faite de manière non-violente, les mains dans la terre. Rencontre avec une agroécologiste militante, fondatrice de l’association Yelemani, invitée d’honneur du Festival Alimenterre cet automne.
Précaires, invisibles, oubliées… Les personnes en séjour irrégulier se mobilisent depuis quelques mois pour faire ressurgir la question de leur régularisation. Leur combat ne bénéficie plus du soutien massif de l’opinion publique sur lequel ils avaient pu se reposer en 1999 et 2009. Sur le terrain, un travail de sensibilisation a donc commencé pour regagner l’adhésion de la population.
Les inégalités ne cessent de s’aggraver. Et sans politiques publiques adéquates, le monde d’après-coronavirus s’annonce encore plus inégalitaire qu’il ne l’était avant l’arrivée de la pandémie.