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Père de la magistrale Dernière reine, l’artiste plasticien Jean-Marc Rochette met un point final à quarante-neuf ans de bande dessinée. Le lien métaphysique à la montagne, au vivant et une fable amoureuse vertigineuse se lient dans l’œuvre la plus intime et la plus universelle de l’auteur du Loup et d’Ailefroide. Rencontre.
Dans son essai Vieille Fille (La Découverte), qui mêle autobiographie, sociologie, pop culture et enquête journalistique, l’autrice française invite à concevoir le célibat comme une source d’émancipation pour les femmes.
L’odeur d’un vieux livre, le son des cloches ou d’un orgue d’église, le dialecte d’une communauté, le parfum d’une ville sans pollution… Tous ces éléments du patrimoine dit « sensoriel » sont aujourd’hui menacés de disparition. De l’Unesco au Parlement français, ses défenseurs se mobilisent.
Philosophe et romancière, auteure de La dissociation paru au Seuil cet automne, Nadia Yala Kisukidi aime explorer les brèches et les imaginaires qui traversent les diasporas africaines en Europe. Inspirée par une bibliothèque philosophique et militante, elle se nourrit de l’histoire des indépendances, des expériences africaines et diasporiques pour proposer une autre histoire des luttes. Rencontre avec une intellectuelle traversée par l’imagination créatrice.
Popularisé auprès du grand public par les films Black Panther, l’afrofuturisme irrigue en réalité depuis très longtemps musique, littérature, cinéma ou arts plastiques afro-américains, afro-descendants et africains. Et peut receler des trésors pour penser hier, aujourd’hui et demain.
Force transformative de la vie des individus, l’amitié demeure un impensé, voire une voie secondaire dans notre société familialiste. Le philosophe et sociologue Geoffroy de Lagasnerie convoque sa relation avec Edouard Louis et Didier Eribon pour proposer un manuel de vie féconde qui serait nourrie par des relations non domestiques ou parentales. Un vibrant plaidoyer politique, aussi.
Philosophe et sociologue, Gilles Lipovetsky explore depuis quarante ans les ressorts et les travers de la postmodernité. Dans son dernier opus autour de la civilisation du « trop » et du « kitsch », il nous invite à comprendre cette mutation historique en la confrontant, en partie, aux urgences environnementales. Rencontre avec un penseur de la culture de masse et planétaire.
Emérite depuis le mois de février, l’anthropologue française Barbara Glowczewski a consacré sa vie de chercheuse aux Aborigènes et aux peuples autochtones. Ses deux derniers ouvrages – Réveillez les esprits de la Terre et Au bout de nos rêves – démontrent la puissance de l’imaginaire comme fondement de toute société et la communauté des luttes contre le colonialisme, l’accaparement des terres et l’extractivisme. Une parole libre et anti-capitaliste qui relie Nord et Sud face aux périls du siècle.
Et si on se laissait attirer philosophiquement par la nuit ? Entrer dans la pénombre pour laisser les choses apparaître autrement que sous la lumière crue du jour.
Economiste, philosophe, poète, écrivain, musicien… L’auteur sénégalais Felwine Sarr nourrit de son œuvre féconde une pensée décoloniale universaliste qui jette les bases d’un monde plus harmonieux où coexisteraient une diversité de cultures « à haute fréquence » et des communautés en lien avec le vivant. Ses deux derniers ouvrages, un dialogue avec Gaël Giraud sur L’économie à venir et son roman Les lieux qu’habitent mes rêves, esquissent ou renforcent les chemins possibles d’une autre humanité.
Décors réutilisables, gestion des déchets, plan de transport, placement de produits, catering… Petit à petit, d’un bout à l’autre de la chaîne de production (écriture, tournage, post-production…), le secteur du cinéma met en place des mesures pour réduire son impact carbone. Une révolution lente qui nécessite, là aussi, des changements d’habitude.
Les Samis, dernier peuple autochtone d’Europe, vivent sous les latitudes polaires depuis la dernière période glaciaire. Pris en étau entre le dérèglement climatique et les investissements verts pour le tempérer, leurs hivers et leurs paysages se métamorphosent. Autant de changements déboussolant une culture multi-millénaire. La Laponie, dite Sápmi, est devenue un lieu où l’on expérimente la solastalgie : le mal du pays quand on est chez soi. Reportage.
En vogue dans les traditions philosophiques et religieuses, la notion de sobriété est tombée en disgrâce au 18e siècle. Peu et mal définie, elle refait aujourd’hui surface : à demi-mot dans le dernier rapport du Giec, en lettres capitales à la Une des journaux. Plébiscitée par les uns, repoussée par les autres, cette notion implique entre autres de revoir nos modes de production et nos habitudes de consommation. A quoi faudra-t-il renoncer pour préserver ce qui peut encore l’être ? Et comment convaincre une partie de la population vivant déjà la sobriété qu’elle n’a pas choisie ? Réponses avec Agnès Sinaï, fondatrice de l’Institut Momentum, qui pense les politiques de l’Anthropocène, et spécialiste de la décroissance.
Les politiques d’investissement dans les bibliothèques pénitentiaires sont maigres. Et peu de détenus lisent. Pourtant, la lecture est considérée comme la première étape vers une réinsertion durable dans la société. Imagine s’est plongé dans ce secteur public délaissé.
Botaniste et biologiste de renommée internationale, Francis Hallé est aussi un esprit contemplatif, qui raconte les arbres, de leurs pieds à la canopée, avec un mélange de rigueur scientifique et d’émotion esthétique. Conversation avec ce spécialiste de l’écologie des forêts tropicales qui, du haut de ses 83 ans, cultive l’humilité et se bat avec conviction pour faire renaître une forêt primaire de 70 000 hectares située entre la France et un pays voisin à définir bientôt. Un territoire en libre évolution, sans intervention humaine, où la faune et la flore pourront s’épanouir durant plusieurs siècles.
Tournant le dos aux « trois cimetières du 20e siècle » – le communisme, le fascisme et le capitalisme – l’écrivain et chercheur Camille de Toledo plaide pour un tournant écopolitique sur la base de sa passionnante expérience du Parlement de la Loire visant à donner une personnalité juridique au fleuve. Dialogue avec un artiste-pollinisateur qui essaime faute de pouvoir monter aux barricades.
De la Révolution française à aujourd’hui dans les mouvements Black Lives Matter, les statues dans l’espace public cristallisent autour de leur piédestal nombre de revendications et de contestations. On les met à bas pour renverser un pouvoir, une vision du monde. L’historien Bertrand Tillier, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, se passionne pour les « conflits de mémoire » qui se jouent à leurs pieds, et publie La disgrâce des statues, aux éditions Payot.
Après un colloque transdisciplinaire autour des « autres noms du temps » et son émission hebdomadaire La Conversation scientifique sur France Culture avec l’astrophysicien Jean-Pierre Bibring, Etienne Klein a pris un peu de hauteur : quatre semaines de pause dans les Alpes, avec l’ascension du Piz Padil notamment, suivi de l’ultra-trail du Mont Blanc. A 63 ans, le physicien et philosophe des sciences a plus que jamais le goût du vrai et la passion de la vulgarisation. Au cœur de l’été, il nous a accordé depuis Chamonix ce grand entretien à mi-chemin entre un certain « présentisme » et l’avenir « vu comme une promesse » parfaitement raccord avec le 25e anniversaire de notre magazine.
Dans son livre Corps noirs et médecins blancs, l’historienne Delphine Peiretti-Courtis revient aux origines des stéréotypes racistes à l’égard des femmes et des hommes noirs. Une enquête minutieuse où elle déconstruit le processus de racialisation du corps, du genre et de la sexualité. Entretien avec une chercheuse qui démonte ces prétendus « savoirs » scientifiques ancrés durablement dans nos esprits.
Certaines institutions se mobilisent pour inclure davantage les minorités sexuelles et de genre, les personnes handicapées, les citoyens précarisés… Une inclusion qui se décline à différents niveaux (scénographie, participation du public, appropriation des œuvres…), mais qui prend du temps. A Bruxelles, l’Asbl Open Museum a pris les devants.