Alibaba à Liège Airport, c’est huit ans de lobbying intense, de négociations et de marchandages divers. Pièce après pièce, Imagine retrace cette saga politico-financière. Et lève un coin du voile sur ces tractations.
Le coq wallon et la poule chinoise aux œufs d’or

Cet article publié dans notre n°147 (automne 2021) est le premier d’un dossier sur l’arrivée d’Alibaba, géant de l’e-commerce, à Liège Airport.
Acte 1 : le gallinacé wallon dans l’Empire Céleste
L’histoire commence en 2012 à Shenzhen, dans le delta de la Rivière des Perles, au sud-est de la Chine. Une de ces zones économiques spéciales où les lois sont les plus libérales pour attirer des investisseurs à coup d’incitants fiscaux, de droits de douanes allégés et de simplifications administratives. Là où chaque année, à l’automne, se tient la China International Logistic Fair, l’une des plus grandes foires de l’Asie du Sud-Est consacrée au transport et à la logistique. La Wallonie débarque en force, emmenée par son Agence à l’exportation et aux investissements étrangers (Awex) et ses six bureaux implantés dans l’Empire du Milieu.
Une opération de prospection et de séduction. Objectif ? Vendre aux Chinois les atouts du fret aérien (Liège Airport) et maritime (ports d’Anvers et de Liège) et de l’e-commerce en Wallonie. « Depuis trente ans, on nous demande de vendre la Belgique comme une terre de redistribution en Europe, avec des outils logistiques de premier plan (ports, aéroports, espaces multimodaux…) et d’attirer un maximum d’investisseurs, alors on le fait !, assume Michel Kempeneers, directeur de l’Awex et administrateur de l’aéroport liégeois. La Chine est à nouveau la puissance qu’elle a été pendant deux mille ans, alors que nous étions encore au Moyen Age. Hégémonie ou retour de balancier après la parenthèse occidentale, à voir. En attendant, que peut la petite Région wallonne face à ce grand marché mondialisé ? Fermer ses portes ? Non, c’est une terre d’intérêts pour les grandes sociétés internationales qui souhaitent rayonner sur l’Europe. Et je rappelle qu’actuellement notre économie dépend à 80 % d’entreprises qui disposent de capitaux étrangers dans leur actionnariat, mais aussi des exportations. »
Le coq wallon s’en va donc courtiser à Shenzhen, Canton, Guangzhou… Et, des étoiles plein les yeux, découvre le géant de l’e-commerce Alibaba.com, son insolente croissance et sa gigantesque braderie en ligne.
Acte 2 le Roi Philippe et Sa Majesté Jack Ma
Dès 2013, les lobbies belges s’activent à tous les étages (ministères, organisations patronales, Palais royal…). Des opérateurs chinois vont et viennent en Wallonie pour poser les bases d’une vaste chaîne d’approvisionnement baptisée « Door to hub (Chine) to hub (Europe) ». Brique après brique, mois après mois, se bâtit le fameux « écosystème chinois ».
En juin 2015, plusieurs dossiers semblent mûrs. Le Roi Philippe, intronisé deux ans plus tôt, emmène alors dans ses valises une délégation pléthorique composée de deux cents ministres, chefs d’entreprises, recteurs… Lors d’un « CEO VIP lunch » organisé à Pékin, les Belges sont à la fête : le gratin des grands patrons (ICBC, Haiwan…) est réuni et parmi eux figure Jack Ma, fondateur d’Alibaba.com, l’homme d’affaires « providentiel » qui pèse aujourd’hui 38 milliards de dollars.
Ronds de jambes et repas policé. L’aréopage évite soigneusement les sujets qui fâchent : l’indépendance du Tibet, le sort des Ouïghours, les persécutions du Falun Gong… « Paul Magnette était tout sourire, raconte un invité à la table. Il a remis à Jack Ma un dossier en poussant à fond Liège Airport. » Ministre-président d’un gouvernement PS-CDH, le Carolo, qui n’a pas encore viré sa cuti écosocialiste, rêve, comme l’ensemble des forces vives wallonnes, d’attirer la multinationale sur le tarmac liégeois. Mais pour obtenir les larges faveurs d’Alibaba Group, il en faudra bien plus. La délégation se consolera avec les nonante contrats signés lors de cette fructueuse mission royale.
En 2016, l’opération de charme du coq hardi s’intensifie. En janvier, lors du forum économique de Davos, où le Roi Philippe s’entretient à nouveau avec le milliardaire d’Hanghzou. En mai ensuite, sous les ors du Palais de Laeken, où « Magic Jack » est reçu avec tous les honneurs et annonce l’ouverture à Bruxelles d’une « ambassade Alibaba » destinée à faciliter les échanges économiques belgo-chinois en Europe.
Le Premier ministre Charles Michel (MR) lui déroule le tapis rouge au Lambermont. Le ministre-président Rudy Vervoort (PS), la secrétaire d’Etat Céline Jodogne (Défi), la commissaire européenne Cecilia Malmström (FP, libérale)… Personne ne veut manquer la photo-souvenir aux côtés de ce petit homme espiègle, milliardaire communiste au long cours.
A cette même période, au Parlement wallon, le ministre Marcourt (PS, économie) loue les vertus de cette « grande société » qui constitue « la porte d’entrée idéale » à Bierset pour doper l’import-export.
Les mois passent et… rien ne se passe. En apparence. Car, en octobre 2017, Jack Ma poursuit sa folle ascension en mettant le grappin sur Cainiao (China Smart Logistics Network), une plate-forme sans équivalent dans le monde, capable de traiter quinze millions de colis par jour et employant plus d’un million et demi de travailleurs dans six cents villes chinoises. Cainiao devient alors filiale à 51 % du Groupe Alibaba, avec une entrée au capital pour un montant de 700 millions de dollars.
Au printemps suivant, ses émissaires débarquent au Port autonome de Liège. Branle-bas de combat, le colosse chinois s’intéresse soudain au gallinacé wallon ! Et en mai, tout s’accélère : Cainiao et Liège Airport SA, soutenus par le nouveau gouvernement MR-CDH (le PS a été éjecté entre temps), signent un « protocole d’entente » désignant Bierset comme premier hub européen, à côté de Dubai, Kuala Lumpur, Moscou et Hong-Kong. La stratégie du groupe ? Concurrencer Amazon, devenir le premier transporteur du monde et inonder le continent de produits made in China.
Acte 3 « A big investment »
En juillet, Jack Ma est de retour à Bruxelles. Charles Michel lui fait de nouvelles courbettes. Mister Alibaba promet « a big investment ». Le coq wallon est sur le point de chanter, mais rien n’est encore signé. « Nous avons besoin d’investisseurs étrangers comme de pain », martèle au Parlement le ministre Jeholet (économie, MR), affirmant que [nos] PME « vont s’y retrouver ». Interpellé à nouveau le 25 juillet, il précise que « les négociations sont toujours en cours », en ajoutant qu’une certaine « confidentialité s’impose ». « Vivons heureux, vivons cachés » sera la ligne de conduite de la grande majorité des protagonistes. Pendant ce temps, sans faire de vagues, Cainiao lance ses premières activités : deux vols par semaine Hanghzou-Liège (via les compagnies cargo ASL et Sinotrans, locataires d’un hall logistique de 7 500 m2), quelques convois ferroviaires et sa filiale 4PX spécialisée dans l’envoi express de colis.
Au fil des mois, la petite musique Alibaba ne cesse de monter. Avec une totale unanimité politique, économique, syndicale… « Alibaba, c’est une force narrative, un mythe, une promesse d’avenir florissant, de flux de marchandises grandissant », comme nous le résume Marc Monaco, coauteur de la série de podcasts L’Aérofaune. Avec un seul mantra face au déclin progressif de la sidérurgie liégeoise : l’emploi. « 200 », « 500 », « des centaines », « des milliers »… On entendra tout et son contraire au fil du temps.
13 novembre 2018. « C’est une journée magnifique pour la Wallonie ! », s’exclame alors le ministre-président Willy Borsus (MR), interrogé par l’agence Belga, alors que le contrat, encore non signé, est sur le point d’aboutir. Le PS et le MR souhaitent bétonner le dossier avant les élections de mai 2019. Mais en coulisses, ça négocie ferme, car Cainiao veut des garanties. Liège Airport et ses actionnaires – Aéroports de Paris management (25 %), la Société wallonne des aéroports SA (25 %) et NEB Participations (Nethys, Belfius, Ethias) – poussent à la charrette. En vendant aux Chinois le meilleur de Bierset : le sixième aéroport cargo d’Europe ouvert sept jours sur sept, 24h/24, au cœur du « triangle d’or » Amsterdam, Paris, Francfort où transitent 73 % du fret européen, ses 3 690 mètres de pistes, son « Flexport » à moins d’une journée de camionnage des plus grandes villes européennes qui permet « de toucher près de 400 millions de consommateurs ».
Ce qui a pesé dans la balance ? « Le business, rien d’autre », nous jure Frédéric Jacquet, CEO ad interim. Des avantages fiscaux ou financiers ? « Aucun ! », affirment mordicus tous nos interlocuteurs, du ministre Crucke (aéroports, MR), au directeur de l’Awex, en passant par le président du CA, Marc Renouprez (PS). « L’aéroport est très bien situé, il peut accueillir de très gros avions cargos et on nous a promis une vraie flexibilité dans les horaires de travail. Tout cela répond à nos exigences », déclare au Soir Mavering Fang, responsable de T-Mall Global, filiale d’Alibaba, lors d’une mission économique en Chine avec Didier Reynders (MR), alors ministre des Affaires étrangères.
Pour permettre à l’aéroport d’attirer des nouveaux clients, Cainiao en tête, la Région wallonne ne cesse d’investir massivement dans les infrastructures. Dernier gros subside public en date : 33,345 millions d’euros via les Fonds Feder (2014-2020) pour réaliser le contournement nord de l’aéroport, le réaménagement de l’échangeur, l’accès à la E40… Des sommes colossales accumulées depuis vingt-cinq ans sans lesquelles Liège Airport (tout comme son homologue carolo) ne serait pas l’entreprise prétendument florissante qu’elle est aujourd’hui (lire la suite de notre dossier dans le n°148).
Acte 4 : le contrat juteux
Le 23 novembre 2018, le conseil d’administration, alors présidé par José Happart (PS) et dominé par les administrateurs socialistes (Robert Collignon, Maurice Mottard, Walter Herben, Laurent Léonard…), vote à l’unanimité, moins une abstention, deux baux emphytéotiques de 50 ans – renouvelables pour 49 ans – sur des terrains situés au nord des pistes (Flexport City 1) et proche de la zone économique (Flexport City 2). Un acte authentique sera finalement signé le 5 septembre 2020 devant notaire (Me Coëme, à Waremme) parce que les parcelles sont situées « hors du périmètre de la concession », comme mentionné dans les baux qu’Imagine a consultés. Ceux-ci concernent deux terrains industriels : un lot A de 42 262 m2, B de 78 040 m2 et un talus de 1 013 m2. Le premier bail a été passé entre la Société wallonne des aéroports (Sowaer, propriétaire des terrains) et Liège Airport. Le second, entre Liège Airport et Cainiao. Il s’agit d’une première étape pour sécuriser le client. Et assurer « une exécution rapide des accords », comme on peut le lire dans une note interne datée du 2 septembre 2020, que nous avons pu consulter. Car, à Liège Airport, on s’inquiète de « la mauvaise réputation de l’investisseur chinois » et on veut bétonner ce contrat de longue durée : à terme, Alibaba va implanter, en plusieurs phases, son hub européen (cargo terminal, centre de tri, entrepôts) sur une superficie totale de 220 000 m2.
Interpellé au Parlement, le ministre Crucke (MR) n’y voit que « des opportunités pour la Wallonie ». Les impacts pour les riverains (bruit, pollution de l’air, charroi routier…) ? Les rejets de C02 supplémentaires ? Les retombées négatives de l’e-commerce low cost sur l’emploi local ? Tout cela est sous contrôle, promet le ministre libéral. Pour qui les outils existants (plan d’exposition au bruit, étude d’incidence…) vont tout régler. « Les nuisances environnementales sont totalement maîtrisées », lit-on par ailleurs dans une note interne de l’aéroport.
Ce n’est pas l’avis des opposants (Watching Alibaba, Comité Liège Air Propre, Stop Alibaba…) qui, à coup d’actions-chocs, de pétitions et de recours en justice, dénoncent avec force et arguments ce fameux contrat signé le 5 décembre 2018.
Imagine n’a pas eu accès à celui-ci. Mais il a appris à bonne source qu’en échange de l’investissement global projeté par Alibaba (200 millions d’euros), l’aéroport s’est engagé à investir 20 millions dans les infrastructures aéroportuaires (aménagement des terrains, déplacement des impétrants, suppression d’une voirie…).
Par ailleurs, il nous revient que Cainiao a déposé une demande de prime à l’investissement pour 7,5 millions d’euros. Pour ce faire, la filiale d’Alibaba a créé une société de droit belge le 16 janvier 2019 : la SRL Cainiao Belgium Properties, au capital de 18 500 euros. Cette SRL a depuis lors été rebaptisée Alibaba Smart hub Belgium, le 28 janvier 2020, pour « renforcer l’ancrage d’Alibaba en Wallonie », lit-on dans un document interne. Une deuxième société SRL Cainiao était constituée le 9 septembre 2020 au capital d’un million d’euros. Sa première assemblée générale aura lieu en 2022.
Acte 5 : enquête judiciaire et « flagship »
Début 2019, Alibaba planche sur son hub, mais à l’autre bout de la piste, une tornade politico-judiciaire s’abat violemment sur Bierset. En cause : des malversations financières qui sévissent à tous les étages. Au centre de cette gouvernance désastreuse : Luc Partoune (PS), CEO depuis 1994, José Happart (PS), puissant président du CA, une poignée de directeurs intermédiaires, des consultants extérieurs… Le big boss refuse que son salaire de 430 000 euros soit raboté comme l’impose pourtant le nouveau décret gouvernance. Il saisit le tribunal du travail qui finalement le déboute. Luc Partoune est par ailleurs soupçonné de faux en écriture, détournements et abus de biens sociaux. L’intéressé conclut une transaction pénale avec le ministère public et évite ainsi le tribunal correctionnel.
En parallèle, un audit réalisé par Deloitte, dont Imagine a pris connaissance, révèle au grand jour une série de « paiements atypiques » réalisés entre 2017 et 2019. Notes de frais douteuses ou non justifiées, conflits d’intérêts, irrégularités lors de l’attribution de marchés, absence de mise en concurrence… La liste des malversations constatées est interminable et une instruction judiciaire est ouverte.
En septembre 2019, un nouveau gouvernement (PS-MR-Ecolo) voit le jour. Il veut faire oublier les affaires des derniers mois (Nethys, Publifin, Liège Airport…) et accouche d’une déclaration gouvernementale ambitieuse qui tend vers « une société bas carbone ». Le développement des aéroports y figure pourtant en bonne place. Socialistes et libéraux le défendent becs et ongles. Pas question de remettre en cause la venue de la multinationale, comme l’aimerait Ecolo. Minoritaires, les Verts s’inclinent et choisissent la participation au pouvoir.
En mars 2020, en pleine pandémie, le « flagship » (« vaisseau amiral », dixit Borsus) soigne son image : alors que la Belgique manque de matériel, le Roi sollicite personnellement son ami Jack Ma qui, via sa Fondation Alibaba, fait livrer à Bierset 500 000 masques et 30 000 kits de dépistage du Covid. Un centre de vaccination est ouvert plus tard dans l’aérogare. « Un coup de com’ incroyable : soudain, les Chinois sont nos sauveurs, nous ne pourrons plus jamais nous passer de l’e-commerce et l’aéroport est synonyme de santé », analyse un ex-ministre.
Mais à la SA Liège Airport, le feu couve, il faut nettoyer les écuries d’Augias. En février, Luc Partoune est licencié. Dans la foulée, un CEO est nommé ad interim (Jacquet, ex-cabinet Crucke, MR). En mai, le CA est entièrement renouvelé. Et, en septembre de cette année, après une longue procédure de recrutement (six candidats, plusieurs désistements), un nouveau directeur venu du privé est désigné : Laurent Jossart (CityBird, Virgin, Luxair, G4S…). L’intéressé a occupé un poste de direction à Charleroi Airport (pieds et poings liés à son principal client, Ryanair). Il va devoir remobiliser les troupes (130 travailleurs secoués par les affaires), assurer la viabilité de l’activité cargo (10 compagnies aériennes, 120 clients spécialisés dans l’express, les produits frais, les animaux vivants, l’e-commerce…) et mettre en œuvre un « master plan » pour les vingt ans à venir voté par le CA en décembre.
Acte 6 : le choc Fedex et l’espionnage
Mi-janvier, nouveau coup de semonce sur le tarmac liégeois : la compagnie américaine Fedex, qui avait absorbé son concurrent néerlandais TNT en 2016 et occupe 1 826 travailleurs, annonce un vaste plan de restructuration (671 licenciements, le transfert de son hub principal vers Paris…). Un énorme choc social en vue. Et une immense désillusion pour les décideurs wallons qui, en 1994, s’étaient tous félicités de la délocalisation de TNT de Cologne vers Liège… Finalement, le nombre de licenciements est revu à la baisse (171 pertes) et un plan social est négocié. Mais le doute s’est installé : et si ce client historique et principal pourvoyeur d’emplois venait à quitter Bierset ?
Au fil des mois, confortés par l’actualité (les inondations, le 6e rapport du GIEC, l’objectif de – 55 % de C02 en 2030…) les opposants à l’extension de l’aéroport se structurent et montent en puissance. Le CA, lui, mise plus que jamais sur une croissance d’activité toujours plus grande : 60 000 vols/an (contre 40 000 aujourd’hui), maintenir le million de tonnes transportées, valoriser au maximum les 463 hectares de terrains, etc. Avec Alibaba comme « vaisseau amiral » ?
En mai, le député fédéral Samuel Cogolati (Ecolo) lève un lièvre : les risques d’espionnage organisé par Pékin via Bierset. « L’importance économique de l’aéroport de Liège pour la Chine ne peut être sous-estimée, concède au Parlement fédéral le ministre de la Justice. La Sûreté de l’Etat met en garde contre l’utilisation par la Chine de dossiers économiques pour exercer une pression politique. »
Du côté d’Alibaba et ses partenaires, on fait le gros dos. Business as usual. Mais, dans les coulisses du gouvernement wallon, depuis l’été 2020, la tension est palpable entre les partenaires PS, MR et Ecolo autour de ce dossier de plus en plus gênant politiquement. Avec un casus belli autour du permis unique délivré le 31 mars 2020 à Cainiao Belgium Property SPRL par les fonctionnaires techniques et délégués. Sept riverains déposent un recours en dénonçant l’absence d’étude d’incidence globale – laquelle aurait retardé le projet d’au moins un an –, ainsi qu’une consultation publique caduque. La ministre Tellier (environnement, Ecolo) décide de suivre leur argumentaire et s’oppose à la décision des fonctionnaires et de son collègue Willy Borsus (aménagement du territoire, MR). Rififi entre les deux ministres. L’administration tranchera : le permis sera délivré. Au grand dam des riverains qui décident d’aller en recours au conseil d’Etat.
Un ultime soubresaut dans cette longue saga du petit coq wallon chantant en mandarin. Prêt à accueillir le 11/11, ses ailes grandes ouvertes, Alibaba-la-Chinoise, sa nouvelle poule aux œufs d’or.
— Hugues Dorzée et Christophe Schoune